Présentation du Secteur Adultes

Les centres adultes de la FSPST regroupent les centres de revalidation psychosociale prenant en charge des personnes de 18 à 65 ans présentant une inadptation sociale consécutive à un dysfonctionnement psychique.

Objectifs de la revalidation psychosociale

Les principaux objectifs thérapeutiques de ces établissements sont de remédier à une « désadaptation sociale » liée à une pathologie psychiatrique. C’est-à-dire qu’ils prennent en charge des situations où la problématique entraîne une altération des fonctions psychiques et relationnelles conduisant à des répercussions sociales négatives (retrait social, perte d’emploi, apragmatisme, conduites sociales inadéquates, conflits intra-familiaux, manque d’autonomie, marginalisation…).

La revalidation pratiquée vise à remédier aux conséquences des troubles fonctionnels (et non lésionnels) de l’adaptation psychosociale, sur lesquels un traitement médicamenteux n’est que palliatif et pas directement curatif. Pour les troubles psychiques entraînant un handicap et une invalidité sociale, le traitement de revalidation doit être psychosocial autant que médical, et la réadaptation sociale (au sens de rendre les aptitudes) en est la résultante. Cette réadaptation cependant se réalise tout au long du traitement et pas seulement à son terme.

Le traitement de revalidation psychosociale

Ce travail de (ré)éducation/revalidation est donc indissociable de la notion de traitement puisqu’il vise des personnes confrontées à des pathologies multiples, complexes, de longue durée (c’est-à-dire non « aiguës ») dont l’une des caractéristiques porte précisément sur l’inadaptation sociale.

Sa finalité vise à remobiliser intensivement le patient vers l’acquisition et/ou la récupération de ses compétences relationnelles et sociales pour une inscription maximale, durable, active, citoyenne dans la société.

En cela, il correspond à la définition que donne l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) de la réadaptation psychosociale qui l’inclut dans les composantes de soins de santé mentale: «  permettre au patient de retrouver et de conserver la place qui lui convient le mieux dans la société par la restauration ou l’instauration des habilités, par la consolidation des acquis et la prévention d’une régression de l’adaptation sociale ».

Soins « sur mesure » au plus proche de la vie du patient

Cette pratique « centrée sur le patient », soucieuse de ses droits et de ses besoins, se fonde sur une approche individualisée et globale de la problématique du patient dans ses dimensions sociale, familiale, professionnelle, citoyenne, culturelle et pas seulement médicale. Elle s’appuie sur le développement des ressources personnelles du patient et de son entourage à partir d’une évaluation de ses capacités réelles et de la mise en place d’un partenariat avec des personnes ressources.

Petites unités de soins inscrites dans la cité

Cette méthode est la mieux mise en œuvre dans nos centres car se sont de petites unités de soins insérées dans le tissu social de la cité et dont la vie collective interne s’ouvre et se lie à la vie sociale extérieure.

Équipes pluridisciplinaires et interdisciplinares

Des équipes pluridisciplinaires (médecin, psychologue, assistante sociale, ergothérapeute, kinésithérapeute, logopède, éducateur, artiste, formateur professionnel,..) pratiquant l’interdisciplinarité prennent, par ailleurs, en compte toutes les dimensions problématiques du patient et mettent en œuvre, par leur créativité , sa revalidation.

Traitement intensif, d’une durée limitée et participation active du patient

Il s’agit donc d’un traitement intensif, basé sur la participation active du patient et nécessairement limité dans sa durée. Les objectifs ne sont donc pas d’«occuper » le malade, de le soutenir d’une façon permanente mais bien d’arriver à ce qu’il se réapproprie sa propre vie, en vivant d’une manière autonome et adaptée, dans des rôles valorisants qu’il s’est choisi (activité, travail, bénévolat, famille,…), en réduisant autant que possible ses dépendances institutionnelles ou le recours systématique à des hospitalisations.

Le travail de candidature indispensable pour l’inscription d’un patient dans un traitement de réadaptation permet également d’avoir une fonction d’orientation d’autant plus pertinente que les centres de revalidation ont une excellente connaissance des ressources locales en équipements de services et de soins mais aussi des services d’emplois, d’activités etc.
 

Spécificité et complémentarité

Les centres de revalidation psychosociale sont indépendants des hôpitaux, des Habitations Protégées, des Maisons de Soins Psychiatriques ainsi que des Services de Santé Mentale. Leurs offres de soins sont tout à fait spécifiques tout en étant complémentaires et en interactions constantes avec les autres structures de soins.

La diversité des centres de revalidation

Il existe une diversité d’offre de revalidation puisque la convention qui lie chaque centre à l’INAMI se fonde sur un projet thérapeutique particulier en lien avec les besoins locaux et à même de s’adapter à l’évolution de ceux-ci.

Rappelons que ces structures de soins se sont pensées et construites à partir du terrain, là où le besoin s’en faisait sentir et donc au plus proche de la vie des patients, ce qui est aussi un des objectif des politiques en matière de soins de santé mentale. En cela elles se caractérisent par une grande adaptabilité aux besoins des patients tant dans le décours de leur traitement que, plus largement, en fonction des évolutions des besoins sur le plan sociétal : public-cible, méthodes et objectifs.

Nos offres de soins varient :

  • En ce qui concerne les manières de viser les objectifs de revalidation (résidentiel jour et nuit, résidentiel nuit (=soirées, nuits et week-ends), journées complètes ou partielles, nombre minimum/maximum de jours de prise en charge, référentiels théoriques, composition des équipes, spécialisations thérapeutiques, contenu des programmes de revalidation, etc.).
  • En ce qui concerne les objectifs de revalidation, la variété des projets thérapeutiques institutionnels donne un éventail où les conventions ont des visées prioritaires complémentaires très intéressantes : traitements psychothérapeutiques (individuels ou en groupe) , sociothérapies, acquisition d’habiletés requises dans différents domaines de l’autonomie (de base, résidentielle, communautaire, la communication sociale, les déplacements, les connaissances élémentaires… ), remédiation cognitive, psycho-éducation portant sur la connaissance de sa maladie, la compliance au traitement, l’hygiène corporelle, les habitudes alimentaires, les comportements sexuels à risque), formation à l’emploi et recherche d’emploi, travail sur le lien social, développement de la créativité, soutien intensif de nuit permettant de maintenir l’inscription sociale la journée, etc.
  • En ce qui concerne les patients : Même si les patients visés par la revalidation peuvent être décrits de manière globale comme souffrant d’une maladie mentale et en grande difficultés d’insertion sociale, il apparaît néanmoins que des différences se révèlent de centre à centre sur le plan des types de pathologies, de leur complexité voire de leur chronicité et de l’étendue de leur désinsertion sociale. D’autres différences notables sont également à prendre en compte comme les moments de vie ou de trajectoire de soins du patient où s’inscrit la revalidation mais aussi des différences concernant les niveaux socio économiques, d’enseignement ou encore les éventuels troubles associés des patients (handicap mental, assuétudes, délinquance, mesures de défense sociale, etc.).


Pourquoi une telle diversité ?

  • Cette diversité entre centres permet d’établir pour chaque patient, un programme individualisé « sur mesure », le plus ajusté possible à ses capacités et ses besoins, au plus proche de son lieu de vie.
     
  • Cette diversité permet, en outre, de donner une accessibilité aux soins de revalidation à tous les patients pour autant que ceux-ci sollicitent un tel traitement (c’est-à-dire qu’ils soient volontaires pour entrer dans un programme de revalidation) et pour autant que ce traitement soit indiqué après analyse de la demande (via un travail préalable d’examen des candidatures, présent dans chaque centre).
     
  • Soulignons, encore, que la diversité entre centres vient aussi la plupart du temps en réponse à des besoins et des spécificités régionales, en lien direct avec les équipements de soins existants/absents ou en raison des particularités socio-économico-démographiques locales.
  • Enfin, il n’est pas inutile de souligner que cette diversité d’offres de service garantit la liberté du choix thérapeutique des patients

Schématiquement

En résumé, nous pourrions décrire notre offre de soins de revalidation comme un ensemble de traitements intensifs (ovale du schéma) s'inscrivant dans un schéma de ce type : Ce schéma fait apparaître que le sous-ensemble « centres de revalidation psychosociales » s'inscrit sur deux axes, un axe temporel et un axe d'intensivité des soins.

Cet « ovale » correspondant au champ couvert par la revalidation psychosociale comporte des intersections avec les différents sous-ensembles d'offre de soins existants, et trouverait également sa place aux intersections des équipes mobiles et autres services qui seraient développés dans les nouveaux projets de la réforme psychiatrique. Il peut-être plus ou moins grand selon les durées nécessaires à la revalidation et l'importance des partenaires impliqués.

Notons aussi et surtout le fait caractéristique qu'il recoupe, dans sa partie supérieure (objectifs de nos traitements), les organisations de la société comme l'emploi (y compris les emplois adaptés et les bénévolats), la formation professionnelle, les centres d'activités occupationnelles, le logement, le culturel, les loisirs sociaux, le sport, la vie associative, etc. Ce sous-ensemble de « revalidation » occupe une position centrale, intermédiaire, transversale entre des offres de services et de soins actuelles et futures et en faciliterait la coordination.

Sous cette forme, la diversité de nos centres se marquerait, selon les régions, par la largeur de l'ovale (= quelles actions sont menées par l'ensemble des centres dans une région donnée) et par la taille de chacune des intersections avec les autres offres ou services (= quelles priorités sont données, quels publics sont visés, etc.).